Photo Les Inrocks

“Le premier KING” (l’autre étant bien sûr Elvis Presley!), “le pionnier du Rock’N’Roll” ( et du Boogie Woogie, et du soul etc…), “la Légende du Rock”… titres, surnoms et superlatifs n’ont pas manqué ce 24 Octobre 2017, pour saluer FATS DOMINO  décédé en Louisiane à 89 ans.

Dans la mémoire de chacun se dessinent une silhouette ( celle qui lui valut très jeune son surnom de “Fat”) , un sourire éclatant et presque enfantin, une coupe de cheveux bien bien plate sur le dessus ( même si son look deviendra plus tard plutôt “coupe afro”) et surtout, inévitablement, surgissent les notes de l’incontournable “BLUEBERRY HILL”, enregistré en 1956 en reprise d’une chanson de 1940.

… La longue vie musicale de FATS DOMINO, pianiste, chanteur, compositeur et chef d’orchestre,  ne se résume évidemment pas à ce titre mythique. Né en Nouvelle-Orléans dans une famille nombreuse , créole et catholique, le jeune Antoine Domino Jr ne pense en fait qu’à la musique, en tout cas bien plus qu’à l’école et dès son plus jeune âge. D’abord entre un vieux gramophone et un piano rouillé ( qui lui permet quand même d’apprendre les accords de base), puis grâce aux juke boxes et, dès 14 ans, dans les “boites à chansons” qu’ils fréquente assiduement, et où il commence à jouer. Il se fait ainsi une petite réputation auprès d’amateurs, puis une grande … il reçoit son surnom de Fats Domino, et signe son premier contrat en 1949.

Il enregistre alors ” THE FAT MAN” , qui est considéré comme le premier morceau “rock”, grâce à sa cadence chaloupée ( le “big beat” comme il disait).

Dans les années 50, les succès s’enchaînent : “GOIN’HOME” en 1952, “BLUEBERRY HILL” en 1956 après “AIN’T THAT A SHAME” en 1955… Seul ELVIS ( par ailleurs très admiratif de Fats Domino) le détrônera aux Hits-parade.

Le plus étonnant est peut-être que , dans une période de ségrégation très marquée aux Etats-Unis, Fats Domino ait pu être reconnu et apprécié de beaucoup, noirs comme blancs. Ses biographes expliquent cela par son côté “ni trop clivant, ni pas assez”, “ni trop sexy, ni trop guimauve”. Une sorte d’anti- Elvis”, qui rassurait aussi les parents des adolescents!

Mêlant jazz traditionnel, rythmes carabéiens et latins, blues et boogie-woogie ( un rythm and blue sensuel d’origine créole) , Fats Domino séduit un public d’horizons très variés. Il influence Elvis PRESLEY et les BEATLES pour ne citer qu’eux…et devient une grande référence musicale dans le monde entier, bien qu’il ait connu par la suite des périodes plus “commerciales” et se soit parfois fourvoyé dans certaines modes musicales moins heureuses pour lui.

Par ailleurs, si la vie privée de FATS DOMINO n’était pas exemplaire ( ce qu’il a lui-même évoqué dans quelques chansons plus récentes), il a néanmoins  assez peu défrayé la chronique, ce qui a sans doute contribué à son capital sympathie…

Mais comment mieux évoquer FATS  DOMINO qu’en l’écoutant?!

Voici donc le mythique BLUEBERRY HILL….puis AIN’T THAT A SHAME (1955)

 

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