Comme chaque année en juin, Fes a ouvert ses scènes et sa Médina au Festival des Musiques Sacrées du Monde…un rendez-vous “sacré” pour bien des fidèles du festival, toujours heureux de découvrir des artistes ( célèbres et moins connus, mais souvent talentueux et parfois inattendus ou surprenants) dans un environnement exceptionnel, ce qui ajoute bien sûr au plaisir…
Cette année encore il y eut de belles surprises et de beaux moments musicaux… Petite rétrospective ! ….
UNE CREATION REUSSIE : LE SPECTACLE D’OUVERTURE
Pour son 20ème anniversaire, le Festival présentait une soirée inaugurale originale par le thème et ambitieuse dans la forme, intitulée “Conférence des Oiseaux, lorsque les cultures voyagent…”, rendant ainsi hommage à un auteur persan du 12ème siècle, Farid Ud Dîn Attâr, et à son conte mythique.
Ce spectacle vivant , rencontre musicale multiculturelle, a su mêler chants et danse traditionnels, poésie, propos théâtral, voire art du cinéma, avec beaucoup d’esthétisme et sans jamais perdre de vue l’ “esprit de Fes” . Un voyage vers les différentes cultures du monde qui inaugurait à merveille le Festival et qui a séduit la plupart des spectateurs. Layla Skali-Benmoussa, Faouzi Skali, Alain Weber et Thierry Poquet ont tenu leur promesse de nous faire parcourir les 7 vallées symboliques avec plaisir et curiosité. Cette année, le spectacle d’ouverture n’est pas loin d’avoir fait l’unanimité!
Mention spéciale pour Abeer Nehmé, qui s’est montrée magistrale dans le rôle principal et à qui le spectacle doit beaucoup. Ce fut aussi la première occasion d’applaudir Luzmila Carpio ( un article de culture-et-plus lui a été consacré) dans la Vallée de la Perplexité, et d’apprécier par exemple Musa Dieng (Vallée de la Quête), Gérard Edery ( Vallée de la Connaissance) ou encore les Choeurs de St Ephraïm (Vallée de l’Amour)…
Espérons que, comme cela a été évoqué, ce spectacle pourra voyager et être présenté sur d’autres scènes du monde!
UN RESSENTI MITIGE POUR ROBERTO ALAGNA “A MINIMA”
C’est vrai, on connaissait le programme du concert (“Méditerranéo” ) et bien sûr Roberto ALAGNA chante extrêmement bien…il n’empêche, son concert a laissé beaucoup de ses admirateurs sur leur faim. Comme un goût de “trop peu”,voire une impression de sous-emploi des capacités du ténor. Roberto Alagna dans des chansons traditionnelles , voire dans des chansonnettes, ce n’est pas déplaisant, mais c’est forcément décevant, surtout quand il y a peu de chansons et qu’elles sont un peu trop basiques, y compris vocalement. Alors, certains ont aimé, et d’autres ont regretté…d’autant que la scénographie du concert n’avait vraiment rien d’ exceptionnel!
UNE ARTISTE ETONNANTE : LUZMILA CARPIO
Voir l’article la concernant sur ce même site culture-et-plus
UN PUR PLAISIR MUSICAL : LE CONCERT DE JORDI SAVALL
Voir l’article sur son concert à Batha sur ce même site culture-et-plus
UNE BONNE SURPRISE : LA FORME ET LA “JEUNESSE” DE JOHNNY CLEGG
Personne n’a oublié le “Zoulou blanc”…c’était un vrai plaisir de le retrouver semblable à lui même, comme si les années ne l’avaient qu’effleuré…Pas de grande nouveauté dans son concert, mais une belle prestation. En plus, Fes 2014 rendait hommage à Nelson Mandela, et personne ne pouvait mieux le faire sur scène que Johnny Clegg!
YOUSSOU N’DOUR … ET LA SONO, HELAS!
Première petite déception: la programmation laissait entendre que Johnny Clegg et Youssou N’Dour donnaient un concert commun…En fait, mis à part “Assim Bonanga” chanté en duo en hommage à Mandela, leurs deux concerts étaient juxtaposés, pas du tout communs. On attendait beaucoup de Youssou N’Dour, “grande voix de l’Afrique” , mais…pourquoi cette sono, qui a pris le dessus, heurtant les oreilles, écrasant toute musicalité et ne permettant aucune nuance ?
Ceux qui connaissaient le chanteur ont été déçus, et ceux qui pensaient le découvrir n’ont pas pu l’apprécier, dommage!
UNE DECOUVERTE : LES BARDIC DIVAS
Avant leur concert à Batha, presque personne dans le public ne connaissait ces 3 femmes poètes , musiciennes et chanteuses venues d’Asie centrale.
Une heure plus tard, elles avaient étonné et séduit la plupart des spectateurs par leur talent et leur beauté. Une vraie surprise, comme le Festival de Fes sait les réussir!
TALENT… ET NOSTALGIE … AVEC TOMATITO
Personne n’avait oublié la somptueuse prestation de Paco de Lucia un an auparavant, rendue plus précieuse encore par le décès de l’artiste quelques mois plus tard. Entendre et applaudir Tomatito, natif d’Alméria et maintenant dernier représentant de l’élite de la “guitarra flamenca” entrainait donc une certaine dose de nostalgie.
Le Tomatito Sextet, accompagné d’Omar Boutmzourt ( luth lotar tamazight) a été à la hauteur de ce contexte, des attentes et de son talent, et a offert de très beaux moments au public de Batha
comme promis voici l’adresse mail de laurence nahum
laurencenahum@gmail.com
c’est facile!!!
grosses bises