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FESTIVAL D’ESSAOUIRA… MAIS QUI SONT LES GNAOUAS ?

Du 12 au 25 juin 2014, Essaouira accueillera le 17ème Festival Gnaoua et Musiques du Monde. Comme chaque annnée, l’ancienne Mogador se mettra en fête pour ce festival qui lui a un jour valu le surnom de “Woodstock marocain”.

Des nuits colorées et bruyantes, des rythmes endiablés dans un cadre unique, à la fois gigantesque et intimiste, voilà ce qu’offre la ville durant 4 jours en juin. A Essaouira, qu’ils soient gnaouas ou artistes venus du monde entier, les musiciens se surpassent en virtuosité, et dans cette générosité, tout devient magie. C’est que dès l’origine, le Festival gnaoua s’est construit autour d’une idée forte de la “fusion”, une fusion des musiques bien sûr, mais qui symbolise aussi la fusion des âmes et des cultures.

Surtout, depuis 1998, le Festival d’Essaouira a permis de faire connaître, reconnaître et apprécier la musique gnaoua, et même de lui donner des lettres de noblesse en “réhabilitant ” une culture parfois méprisée et menacée de disparition. L’ inscription au patrimoine oral et immatériel de l’humanité sera-t-elle la prochaine victoire ?

A Essaouira, les Gnaouas mènent la danse, mais QUI SONT LES GNAOUAS ?

Héritiers des esclaves jadis venus d’Afrique, les Gnaouas forment une confrérie présente essentiellement au Maroc, dans une moindre mesure en Algérie et un peu en Tunisie. Leur culture associe au moins 3 apports majeurs: celui de l’Afrique noire, celui des traditions berbères et l’apport arabo-musulman. La référence aux esprits ne les empêche pas d’invoquer les saints et de prier Allah…

Les Gnaouas pratiquent le rite de la possession ( la derdeba)  lors de cérémonies appelées lilas. ces lilas sont rythmées par le gembri, un instrument à cordes dont le maâlem  joue pour “faire monter” les esprits, les mlouks. Le maâlem appelle donc les mlouks à l’aide de son gembri, par des devises chantées et en brûlant de l’encens ( du benjoin). Respectant scrupuleusement le rite, il les invite à se présenter dans l’aire réservée aux danses de possession, et il accompagne les transes des adeptes. La lila se déroule durant des heures, car plusieurs familles de mlouks sont successivement appelées, chaque famille étant symbolisée par une couleur…

Les pratiques rituelles, initiatiques et thérapeutiques des gnaouas sont conduites par les maître-musiciens ( les maâlems) et leurs troupes ( joueurs de crotales et de ganga, danseurs) et par des voyantes-thérapeutes. Le maâlem est respecté, voire vénéré, pour sa maîtrise du gembri ( instrument sacré pour les gnaouas) et pour sa connaissance des rites initiatiques et de possession.

Les lilas constituent la face sacrée des pratiques gnaouas. Lors de manifestations comme le Festival, c’est bien sûr la face profane qui est montrée, faite de musiques et de danses, mais sans derdeba…Le répertoire de musique gnaoua joué pour et avec le public est riche de la culture et des traditions gnaouas, mais il n’aborde pas le domaine “privé” des transes et de la possession.

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